S’expatrier au Portugal en tant que freelance : mon retour d’expérience

Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien ! Si vous me suivez un peu, vous ne le saviez peut être pas mais début 2022 je me suis expatrié, avec ma femme, au Portugal 🇵🇹 ! Nous sommes rentrés cette année. Je vous le dis tout de suite : j’ai adoré cette expérience, le Portugal est un pays merveilleux (que je remercie encore de nous avoir si bien accueilli) et vivre une expérience d’expatriation est quelque chose d’assez incroyable.

Malgré tout, nous nous sommes rendu compte que ce qui comptait plus que tout pour nous était d’être près de nos proches. Nous sommes donc rentrés.

Peut-être que vous aussi, en tant que freelance, vous envisagez de vous expatrier à l’étranger ? Pour vous aider, je vous partage mon retour d’expérience, mon avis et quelques conseils. Je ne prétends pas tout savoir et avoir raison sur tout mais j’espère que ce (très) long article vous aidera !

⚠️ Attention ⚠️ : cet article est un peu long, du coup, j’ai mis ici et là quelques photos souvenirs du Portugal afin de rendre sa lecture plus agréable ❤️

Pourquoi s’expatrier au Portugal quand on est freelance 🇵🇹 ?

Quand on est freelance et qu’on a la chance de travailler 100% du temps à distance avec ses clients, on voit s’offrir l’opportunité de vivre ailleurs qu’en France. Il y a une mode en ce moment consistant à critiquer la France et dire que vivre ailleurs c’est mieux : pauvreté, insécurité, taxes, inflation … Tant de problèmes qui n’existeraient pas ailleurs ? Bien entendu, c’est faux. Partout dans le monde nous sommes nombreux à envier nos voisins. C’est un sentiment naturel et au final beaucoup d’expatriés finissent par revenir chez eux.

Beaucoup de freelances sont dans cette situation : cette liberté nous pousse à pas mal voyager et à passer peu de temps en France. Du coup, pourquoi ne pas carrément s’installer à l’étranger ? Changer de “camp de base” ? C’est tout à fait possible de changer de résidence tout en voyageant et en continuant d’aller en France à Noël par exemple.

On quitte la France, alors ?

J’avais envie de profiter de cette opportunité mais je n’avais pas trouvé de pays qui réunissait plusieurs critères importants pour moi :

• Sécurité (pas envie de s’enfermer chez soi tous les soirs)
• Imposition moindre qu’en France
• Qualité de vie (soleil, nourriture, prix, ambiance)
• Proche de la France (pour rentrer facilement voir les amis et la famille)
• Pays OK au niveau administratif : donc l’euro + pas être un paradis fiscal

Cela élimine pas mal de pays. Par exemple j’ai adoré l’Afrique du Sud, mais au niveau sécurité, toute l’année, ça peut être pesant. Dubaï présente une imposition très favorable mais en s’expatriant là-bas je craignais d’être dans le viseur des impôts, de plus, c’est loin et cher. Des pays comme Malte ou Andorre ne sont pas inintéressants mais cela reste de petits pays où l’on semble vite tourner en rond (je n’y suis jamais allé, c’est mon sentiment personnel).

Bem vindo a portugal

Puis, dans un groupe de discussion quelqu’un m’a parlé du Portugal ! Et là, tout est allé très vite. Le Portugal, on y pense pas trop, c’est proche, on connaît énormément de franco portugais en France suite à la vague d’immigration dans les années 1960/1970 mais on en parle souvent à la TV pour parler des retraités français qui vont vivre là-bas, peu pour les freelances.

Au final, le Portugal réunit selon moi tous les critères :

• Sécurité : un des pays européens les + safe, vous pouvez être une femme et vous promener à 4h du matin dans Lisbonne (la capitale), il ne vous arrivera rien, chose impensable en France (même si le risque 0 n’existe pas)
• Imposition : une imposition moindre MAIS existante, ce qui me semble juste. C’est aussi une sécurité car si vous ne payez pas d’impôt à l’étranger est-ce qu’un accord de non double imposition vous protégera ? Puisque si vous payez 0% d’impôt à Dubaï et que l’état français vous taxe alors vous ne serez pas doublement imposé au final 😉 !
• Qualité de vie : du soleil presque toute l’année, de très bons restaurants, des prix moindre au restaurant et en faisant vos courses, une ambiance beaucoup plus cool qu’en France.
• Proche de la France : en 2h environ d’avion vous êtes à Paris. Nous avons aussi fait la route en voiture et ça se fait très bien.
• Administratif : c’est l’union européenne, donc très pratique pour un français de s’installer là-bas et beaucoup + OK vis-à-vis de l’administration française (à mon avis).

Voici toutes les raisons qui nous ont convaincus. Nous sommes donc partis nous installer au Portugal début 2022 et sommes rentrés en France fin 2023. Dans cet article je vais vous expliquer tout ce que j’ai appris sur l’expatriation au Portugal afin de vous aider dans ce projet et vous donner mon retour d’expérience. Vous comprendrez aussi pourquoi nous sommes rentrés et mes conseils pour réussir votre expatriation.

Statut, impôts et charges sociales du freelance au Portugal

Quand on est freelance, la question du statut se pose forcément. Si vous cherchez à vous installer au Portugal et devenir résident fiscal là-bas vous devrez avoir une structure pour continuer votre activité.

La micro-entreprise, le soleil en plus

Le Portugal, comme la France et comme la plupart des pays européens propose un statut de microentrepreneur (ou autoentrepreneur). Il s’agit donc d’un statut simple au niveau administratif.

Vous pourriez le créer tout seul mais si comme moi vous ne souhaitez pas vous prendre la tête, vous pouvez confier la création et la gestion de toute la partie administrative de votre activité à un cabinet comptable. Personnellement on m’a recommandé Weston Bridge et j’en ai été très satisfait (j’en reparlerai plus loin).

Le statut de “self-employed” au Portugal est presque le même qu’en France mais est plus intéressant sur 2 points :

• Le plafond est de 200000€ (vs 77700€ en France en 2023)
• Il donne droit à l’assurance chômage, donc si votre activité s’arrête (sans que ce soit voulu) vous aurez droit au chômage.

Rien que ça, déjà, c’est assez pour motiver pas mal de freelances à venir au Portugal. Ensuite c’est la même chose qu’en France : vous facturez vos clients et chaque mois vous déclarez votre CA.

Après il y a 2 choses à prendre en compte au niveau “argent” : les charges sociales (qui donnent des droits) et les impôts (qui ne donnent pas de droit). Cela fonctionne ainsi un peu partout dans le monde.

Les charges sociales du freelance au Portugal

On va déjà parler des charges / cotisations sociales. Payer des cotisations sociales vous donnera des droits au Portugal : chômage, maladie, retraite. Je vais être très franc avec vous : je n’ai pas trop regardé ce que je gagnais comme droits car même si je ne savais pas quand j’allais rentrer en France, je me doutais que je n’y resterai pas toute ma vie. Ce qui comptait pour moi c’était surtout de payer le moins possible pour garder un maximum d’argent et la gérer moi-même (placements, épargnes, investissements).

Du coup, je vous donne le chiffre, en micro-entreprise au Portugal vous payez 21,4% de charges sociales sur 70% de votre CA, vs 21,2% en France depuis 2023 (mais sur 100% du CA en France). Donc si on devait comparer les chiffres, au Portugal 14,98% de charges sur 100% de votre CA vs 21,2% en France. C’est déjà mieux.

Mais mieux encore : au Portugal, vous pouvez modifier votre base de calcul de + ou – 25%. En clair, si vous gagnez 1000€ ce mois-ci, vous pouvez payer vos charges sur 1000€ (normal) ou sur 1250€ ou sur 750€. Si vous cotisez plus, vous gagnez plus de droits, si vous cotisez moins, vous en gagnez moins (pour ça qu’il y a une limite aussi). Cela peut permettre à chacun d’ajuster sa contribution en fonction des aléas de la vie.

Du coup, si vous décidez de baisser de 25%, vous paierez vos charges sociales, donc 21,4% sur 75% de 70% de votre CA. En clair, voici une méthode de calcul avec un CA de 5000€ :

• ((CA x 0,7)x0,75) x 0,214 = votre contribution

Donc dans mon exemple :

• ((5000*0,7)*0,75)*0,214 = 561,75€

Dans cet exemple, cela donne un taux réel de charges sociales de 11,24% sur votre CA en micro-entrepreneur au Portugal, et ce, jusqu’à un CA de 200.000€.

Encore mieux (pour certain(e)s) : vous ne payez pas de contribution les 12 premiers mois d’activité, ce n’est pas vraiment un cadeau, car vous ne gagnerez donc pas de droits, mais si vous préférez gérer vous-même votre sécurité, c’est un bonus (12 mois, pas un an, 12 mois).

Enfin, dernier truc qui est pas mal si vous faites un beau chiffre d’affaires, il y a un plafond.

Vous ne cotisez que jusqu’à un revenu de 5765,16€ (en 2023, ce chiffre est réévalué tous les ans).

Donc, faisons une rapide simulation étant donné que le plafond de CA est de 200000€, vous pourriez gagner jusqu’à 16666€ / mois au Portugal (bravo si vous les faites au passage).

• 16666 – 5765,16 = 10900,84€

Il y a donc 10900,84€ qui échappent aux charges sociales (mais qui ne donnent donc pas de droit).

Si vous êtes un freelance qui fait 16666€ de CA / mois au Portugal et que l’on reprend la formule en tenant compte de ce plafond :

• 5765,16*0,214 = 1233,74€

Cela fait un taux réel de charges sociales sur votre CA au Portugal de 7,4%.

Bien entendu c’est purement théorique puisqu’il faudrait faire pile le plafond mais cela vous donne une idée et je sais que pas mal d’expatriés au Portugal le font.

➡️ On trouve ces informations un peu partout sur internet et c’est ce que m’avait expliqué mon cabinet comptable et je n’ai effectivement pas cotisé pendant les 12 premiers moi et ensuite tous les trimestres ils ont déclaré mon CA et ces formules ont bien été respectées.

L’impôt sur le revenu au Portugal

Nous avons parlé des cotisations sociales et je pense que tout est clair pour vous. Le Portugal vous accueille chez lui et comme tous les pays vous devrez payer un impôt sur votre revenu pour participer aux infrastructures etc.

Au Portugal, comme chez nous un impôt progressif sur le revenu. Néanmoins, il faut savoir que cet impôt est bien moins favorable que chez nous : vous commencez à payer dès le 1er euro de revenu à hauteur de 14,5% jusqu’à 7479€, puis 21% jusqu’à 11284€, puis 26,5% jusqu’à 15992€, etc. Comparez à la France et vous verrez que la France est finalement un véritable paradis fiscal 🙂

Sans vous embêter encore avec des formules, mon freelance qui était tout content de payer peu de charges sociales se retrouve à payer un impôt vraiment élevé qui en plus ne lui donne aucun droit.

Je vais conseille de lire cet article de newco.pro sur l’impôt au Portugal.

Ils nous ont fait des petits calculs et à partir de 20000€ de revenus imposables, votre taux d’imposition arrive à 21,6%, et plus vous augmentez ce revenu, plus le taux est élevé et au-dessus 75000€ globalement vous allez “perdre” la moitié de ce qu’il vous reste.

Le Portugal a bien eu conscience de ça et pour attirer des capitaux étrangers (qui ne seraient jamais venus sans ça) ils ont créé le statut de NHR ou “Résidents Non Habituels” en français. Ce statut est réservé aux retraités par exemple mais aussi aux freelances qui font une activité à forte valeur ajoutée (voici une liste). Tout ce qui touche au digital fonctionne. Bref : graphiste, développeur, CM, vous êtes éligibles sans problème.

Le système est simple : vous payez 20% d’impôt sur le revenu dès le 1er euro. Donc si vous reprenez les chiffres précédents, ce statut devient intéressant à partir du moment où vous gagnez plus de 20000€ par an !

Avec ce statut, en complément de votre statut “self-employed” (freelance), vous allez payer 20% d’impôt sur 75% de votre CA freelance. Donc, globalement, 15% d’impôt sur votre CA. C’est finalement correct, sans être à 0% comme à Dubaï, on sera tous d’accord pour dire que “c’est pas mal”.

Mais en + de ça, la première année vous avez 50% de réduction sur ce montant et la 2nde année vous aurez 25% de réduction, à partir de la 3ème année et jusqu’à la 10ème vous serez à 20% sur 75% de votre revenu.

⚠️ Mon retour d’expérience ⚠️ : ceci est théorique, j’ai bien constaté 50% de réduction la 1ère année sur mon impôt global, mais par contre, je n’ai pas été taxé sur 75% de mon CA, mais bien sûr presque 100%. J’ai demandé des explications à mon comptable et en fait vous devrez justifier de 15% de charges (factures de services, etc).

Si vous ne justifiez pas d’au moins 15% de charges, vous perdrez l’abattement de 25% Je ne le savais pas et je n’ai donc déduit aucune charge. Les cotisations sociales ça marche (donc ça va vite) mais puisque la première année vous n’en avez pas … Dommage pour moi, tant mieux pour vous qui savez à présent 😉

➡️ Au final, j’ai payé environ 10% d’impôt sur le revenu la première année au Portugal.

Vous ne pourrez garder le statut que durant 10 ans, ensuite vous serez imposés comme n’importe quel résident portugais.

Conclusion sur l’aspect financier

J’espère que tout est clair pour vous ! Cette partie était un peu longue mais sur les chiffres, quand on est freelance on ne peut pas trop plaisanter et on doit avoir de la visibilité. Je trouve qu’au final, c’est plus clair au Portugal qu’en France (où on ne sait jamais vraiment ce qu’on paie).

Dans tous les cas, pour ces aspects, faites-vous conseiller par un cabinet comptable, je vous recommande Weston Bridge, ce sera payant mais vraiment pas cher comparé à la France.

🧐 Mon avis : franchement, sur l’aspect financier, le Portugal est vraiment génial selon moi ! Vous payez clairement moins qu’en France mais vous participez quand même à l’économie du pays. En France il est possible d’optimiser sa situation mais vous ne récupérez jamais vraiment l’argent sur votre compte courant (ou pas tout de suite en tout cas). Au Portugal, c’est clair, c’est simple et c’est efficace.

Santé au Portugal : sécurité sociale, mutuelle

Quand on cherche à s’expatrier et qu’on est jeune, on ne pense pas trop à ça mais c’est pourtant quelque chose d’important : la santé. On ne sait jamais ce qui peut arriver ! Cette partie va être courte mais je vais tenter de vous rassurer sur l’aspect santé du Portugal et comment je l’ai géré.

Le système de santé portugais

Premièrement, au Portugal vous avez comme partout un système de santé publique et un système de santé privé, en France on tend de plus en plus vers ça aussi d’ailleurs.

Si vous allez dans le public, vous serez bien soignés et vous ne paierez rien grâce à la sécurité sociale (comme en France globalement). Si vous allez dans le privé vous aurez besoin d’une mutuelle. Pour les médicaments, on trouve la même chose qu’en France et je pense que le système est à peu près le même.

Donc globalement au Portugal vous retrouverez un très bon système de santé aussi bien que la France pour les problèmes du quotidien, après, sur des cas plus graves, j’aurais tendance à penser qu’en France on serait mieux mais cela reste un sentiment, je n’en sais rien.

Comment se faire soigner en France ?

C’est la question que beaucoup de futurs expatriés se posent ! Peut-on retourner voir son médecin en France ou accoucher en France par exemple ?

Normalement, puisque c’est l’union européenne, le Portugal devrait pouvoir vous fournir une carte Vitale européenne et vous devriez globalement être aussi bien couvert qu’au Portugal en France. Néanmoins je n’ai pas testé ça.

Personnellement j’ai pris une assurance santé internationale (une mutuelle) pour me faire rembourser mes frais de santé au Portugal, en France et un peu partout dans le monde.

Je suis passé par un courtier : santexpat.fr et j’ai pris une offre chez l’assureur April. En fait c’est une assurance santé privée qui vous couvre dès le premier euro, là où une mutuelle “classique” complète un remboursement de la sécurité sociale, ma mutuelle remplaçait la sécurité sociale. Comme pour n’importe quelle mutuelle, mieux vous souhaitez être remboursé, plus vous payez cher. C’est encore plus cher du fait que ça peut vous protéger dans des pays très chers genre les USA par exemple).

La CFE

Vous avez donc cette solution, mais vous pouvez aussi prendre ce qu’on appelle la CFE : c’est un organisme français mais privé, vous cotisez chaque mois un montant fixe en fonction de votre âge et ils calquent EXACTEMENT la sécurité sociale française, en clair, ils remplacent la sécurité sociale française. Vous devrez prendre une mutuelle pour compléter (comme en France au final).

Avec un combo CFE + mutuelle vous serez très bien remboursés en France, au Portugal, et partout dans le monde. Par contre, ça peut vous coûter cher. Par exemple la CFE si vous avez plus de 30 ans c’est 77€ / mois en 2023 (39€ si vous avez moins de 30 ans). Ajoutez à ça la mutuelle et ça monte à environ 150€ (tout dépend ce que vous prenez comme options).

Ce qui est bien avec la CFE c’est que quand vous reviendrez en France, si vous n’avez pas d’activité la sécurité sociale ne remboursera rien pendant 3 mois (délai de carence) et c’est la CFE qui prendra tout en charge. De plus, ils fournissent une carte Vitale, donc en France ce sera transparent chez le médecin ou à la pharmacie.

Personnellement je n’ai pas pris la CFE, uniquement une mutuelle et elle me coûtait 120€ / mois (pas de lunettes de rembourser en +).

C’est cher, mais si vous regardez bien le montant des cotisations sociales, vous êtes très largement gagnant.

Se loger au Portugal : un luxe ?

Le logement est bien plus important qu’on ne le croit. Ici, chaque situation sera différente : si vous êtes seul, à 2 ou avec des enfants. Votre revenu rentre aussi en ligne de compte. Vos goûts entrent en ligne de compte : ville ou campagne ? Mer ou montagne ? Également important : allez-vous passer la majeure partie de l’année dans votre logement du Portugal ou allez-vous faire le tour du monde en digital nomad ?

Toutes ces questions sont importantes et cela déterminera votre position face au marché immobilier portugais.

Je vous explique juste ma situation : nous sommes 2, sans enfant, nous avions un bon revenu, nous voulions vivre en ville et passer davantage de temps dans d’autres pays.

Se loger à Lisbonne

Nous sommes donc arrivés à Lisbonne, une des plus belles villes d’Europe, très ensoleillée, ultra cool, avec l’intention de trouver un appartement correct (2 pièces, une chambre), pour pas trop cher car nous n’y serions pas là tout le temps.

Et … Quelle désillusion ! Avant de partir en 2022 nous avions regardé des articles et vidéos datant de 2-3 ans environ. J’aime autant vous dire que le marché immobilier portugais à très vite bouger car au final BEAUCOUP de monde souhaite venir y vivre pour son climat, sa qualité de vie et sa fiscalité. Du coup, les prix n’étaient plus du tout les mêmes.

Nous pensions trouver un appartement meublé correct, dans un quartier agréable avec un budget de 800€/1000€ environ (un SMIC portugais était d’environ 700€ en 2022).

Pour 750€ nous avons trouvé un studio de 17m2 … Donc un peu déçus ! ire encore on l’a lâché 8 mois après et l’agence l’a mis à louer à 1250€ … On a finalement déménagé assez rapidement à la campagne pour louer un grand appartement à la campagne pour 350€ / mois. Cela fait mal de mettre des milliers d’euros certains moins dans un logement alors qu’on doit payer un Airbnb en Amérique du Sud … On a sûrement fait les radins mais bon 🙂

Si vous savez lâcher quelques billets vous vous en sortirez mieux que nous et je vous assure par expérience qu’il vaut mieux mettre le prix dans un logement dans lequel vous vous sentirez bien.

Pour trouver un bien immobilier (à louer ou à acheter) il n’y a qu’un seul site vraiment de référence où il y a tous les biens c’est : https://www.idealista.pt/

Le site est carrément mieux fait que notre célèbre Le Bon Coin. On peut créer une zone en dessinant sur la carte. Si vous cherchez à vivre à Lisbonne, voici ma carte :

Lisbonne est une ville BEAUCOUP trop chère à mon sens. Je la trouve vraiment cool, même + que Paris sur beaucoup d’aspects mais on arrive à des prix complètement délirants par rapport au niveau de vie du pays.

À part Lisbonne, où vivre ?

Porto est une alternative intéressante mais n’est pas beaucoup moins cher et dans le Nord, donc avec beaucoup plus de pluie.

Je vous conseille d’envisager d’autres coins :

• L’Algarve : beaucoup de retraités mais c’est une côte de DINGUE, vraiment MAGNIFIQUE et ça se rajeunit d’années en années. Lagos est une très belle ville et est moins chère que Lisbonne mais pour la qualité de l’endroit je dirais encore correct.
• Coimbra : la 4ème ville du pays je crois, dans le centre, assez sympa.
• Aveiro : une ville côtière au centre du pays qui m’a semblé très sympa aussi pour vivre et moins chère
• Sintra : c’est à l’ouest de Lisbonne (pas très loin), une ville assez grande, avec la mer et des palais, vous ne vous ennuierez pas, par contre c’est assez cher.
• Tomar : une petite ville que j’ai adorée, assez vivante mais vraiment bien pour celles et ceux qui aiment la “belle” campagne.
• Autres villes dont j’ai entendu parler : Setúbal, Ericeira, Braga (mais dans le Nord, donc + de pluie).

Comment louer ?

C’est déjà difficile de louer en France quand on est freelance alors à l’étranger … Au final, ce n’est pas si compliqué, dans les villes comme Lisbonne seuls les étrangers peuvent payer les loyers, donc les propriétaires ne sont pas fermés à l’idée de louer à un étranger.

Vous devrez fournir quelques preuves comme quoi vous avez un revenu et devrez généralement verser quelque chose comme 6 mois de loyer en avance, pour les meilleurs bien ce sera jusqu’à 12 mois. Vu le prix des loyers, il faut donc partir avec quelques économies.

Et acheter ?

Quand on a vu les prix des locations on a pensé à acheter. SI vous achetez avant de venir au Portugal, ça peut le faire, car vous pourrez faire un crédit en France, avec les conditions françaises. Mais une fois arrivé au Portugal, ce n’est plus du tout la même chose. Au Portugal, les crédits immobiliers sont sur des taux VARIABLES (oui ça existe encore). C’était avant la montée des taux, on avait lâché l’affaire et heureusement vu la situation actuelle.

Si vous revendez votre bien en France, vous pourrez acheter plus grand au Portugal (ou mieux situé) et n’aurez donc peut-être pas besoin de faire un crédit, du coup, dans ce cas-là, je dirais que c’est une bonne idée. Mais si vous devez faire un crédit renseignez-vous bien avant de partir.

🧐 Mon avis : je vous conseille de venir déjà 1 mois au Portugal en voiture ou d’y louer une voiture et de faire un peu le tour du pays. Si vous voulez beaucoup de soleil n’allez pas au nord de Lisbonne et faites le tour de tout ce qui se trouve en dessous, il y a des endroits très cool et encore pas trop chers. Si vous souhaitez rester qu’à Lisbonne, vous pourrez, mais préparez juste le chéquier.

Les formalités administratives pour s’expatrier en tant que freelance au Portugal

Vous êtes convaincu qu’une meilleure qualité de vie vous attend au Portugal ? Que ce sera financièrement intéressant et que la santé ne sera pas un problème ? Vous vous demandez maintenant comment ça passe un peu plus concrètement au niveau administratif. Je vais essayer d’être le plus clair possible, mais personnellement j’ai tout sous traité au niveau du Portugal, ça ne m’a pas coûté très cher. Voici les étapes :

1. Obtenir un NIF : c’est le numéro fiscal portugais, c’est théoriquement simple mais j’ai demandé à WestonBridge de le faire, pas besoin d’être au Portugal pour le demander. Ce numéro ne change rien, mais il est nécessaire pour toutes les autres formalités.
2. CRUE (Certificate for EU Citizen) : là, vous devez trouver un logement au Portugal et aller à la mairie demander ce document qui atteste votre résidence. Certaines villes sont plus agréables que d’autres, par exemple Lisbonne vous donnez n’importe quelle adresse (genre un Airbnb) c’est OK pour eux, certaines demandent un vrai bail de location. Vous devrez vous même aller à la mairie récupérer le document, mais après c’est Westonbridge qui a géré pour nous.
3. Changement de résidence fiscale : il faudra déclarer aux impôts portugais que vous êtes maintenant résident chez eux. Pour ça c’est Westonbridge qui s’en est occupé.
4. Inscription au NHR : une petite formalité à faire pour bénéficier de ce régime fiscal avantageux, idem c’est Westonbridge qui s’en est occupé.
5. Déclaration de votre micro-entreprise : idem c’est Westonbridge qui s’en est occupé, vous pourrez alors commencer à facturer et aurez un n° de TVA intracommunautaire.
6. Inscription à la sécurité sociale : encore une fois c’est Westonbridge qui s’en est occupé.

Donc tout ça, c’est pour le Portugal, ça peut prendre quelques semaines mais ça a été assez rapide je trouve, en 1 mois c’était globalement bouclé et j’ai pu commencer à facturer mes clients.

Autres petites choses à faire :

• Pour les impôts français : Westonbridge s’occupe de rien, vous devrez changer votre adresse de correspondance sur votre portail des impôts ET vous déclarerez votre changement de résidence fiscale sur votre prochaine déclaration de revenu (appelez-les si vous avez des questions).
• Ouvrez un compte bancaire portugais : on entend ici et là que c’est pas indispensable, mais en fait, vous allez être embêté pour pas mal de trucs, donc ouvrez un compte bancaire dans une agence. Il y a des grosses banques, mêmes des gratuites de souvenir. Vous aurez accès au réseau bancaire portugais et ce sera beaucoup plus simple.
• Prenez une carte SIM portugaise : MEO ou NOS sont les 2 plus gros opérateurs portugais, vous aurez besoin d’un numéro de téléphone portugais sur pas mal de sites donc autant prendre un forfait rapidement en arrivant.
• Sécurité sociale française : vous devrez vous désaffilier et renvoyer votre carte Vitale.

Un des meilleurs sites pour s’expatrier au Portugal et qui m’a énormément aidé c’est le site : https://www.lisbob.net/fr/

Mon avis : comment réussir son expatriation au Portugal ?

Je pense vous avoir partagé à peu près tout ce que je savais sur l’expatriation au Portugal. La question maintenant que vous vous posez peut-être est : le recommandes-tu ? Pourquoi es-tu rentré en France ?

Ce que j’ai pensé de mon expatriation au Portugal

J’ai vraiment eu un gros coup de cœur pour le Portugal, c’est, pour moi, un des meilleurs pays du monde. Pour un freelance français, c’est le paradis : on gagne en qualité de vie, en fiscalité, les gens sont sympas, il fait beau, bref, ça n’a presque que des avantages !

Cela dit, s’expatrier n’est pas si simple surtout quand on ne voyage pas seul : être éloigné de la famille et des amis peut être pesant au bout de quelques mois. Nous sommes restés presque 2 ans avant de décider de rentrer pour être une bonne partie de l’année près de nos proches. Ce fut malgré tout une SUPERBE expérience et je n’exclus pas de retourner y vivre dans un futur un peu plus lointain 🙂 !

Comment réussir votre expatriation ?

Voici quelques conseils que j’aurais à donner sur ce que nous avons potentiellement mal fait, je les donne de manière un peu pêle-mêle :

• Ne partez pas trop tôt, même si on veut vite profiter des avantages du Portugal, allez d’abord y faire un tour 1 mois ou 2 pour trouver l’endroit, là-bas, qui vous plaira vraiment (notamment pour l’immobilier et la météo).
• Partez pour rester : s’expatrier pour “pas longtemps” n’est pas un bon plan, car vous allez faire l’impasse sur pas mal de choses et ça risque de vous gâcher votre expérience.
• En arrivant, ouvrez un compte bancaire portugais, prenez une carte SIM portugaise et prenez des cours de portugais.

Si vous faites tout ça, tout devrait bien se passer ! S’expatrier au Portugal quand on est freelance peut être une expérience vraiment magnifique.

Le retour en France 🇫🇷

Comme je vous le disais nous sommes rentrés en France au bout d’un peu moins de 2 ans. Mieux vaut anticiper et je vous partage un peu comment ça se passe car ça peut faire peur.

Spoiler : au final, ça se passe assez bien !

Premièrement, j’avais anticipé et j’avais recréé une société en France avec un expert-comptable. Ainsi, dès le 1er jour du retour j’avais une activité professionnelle, je pouvais continuer à facturer mes clients avec cette structure.

Pour la sécurité sociale : si vous rentrez en France et que vous n’avez aucune activité (ni salarié, ni indépendant, ni chef d’entreprise) et que vous n’aviez pas pris la CFE, vous aurez 3 mois de carence (donc aucun remboursement pendant 3 mois). Sinon, vous pourrez immédiatement vous réinscrire à la CPAM et bénéficier de la sécurité sociale française (normal, puisque vous cotisez).

Au niveau des impôts, vous pourrez changer de nouveau votre adresse de correspondance sur le portails des impôts pour mettre votre adresse en France. Vous déclarerez vraiment votre changement de résidence fiscale sur votre prochaine déclaration d’impôts.

Pour tout ce qui est fiscalité, mieux vaut être conseillé et je vous conseille Me Marc Uzan (avocat fiscaliste).